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Les immeubles Walter

Walter, sa vie, son œuvre, ses immeubles

Il y a deux sortes d’architectes, ceux qui laissent une trace et ceux qui laissent de mauvais souvenirs. Et parmi ceux dont les immeubles attirent le regard (pas si nombreux, avouons-le), Walter est l’un des rares dont le nom soit accolé à l’une de ses constructions.

Nous sommes tous passés à La Muette des centaines de fois devant et toujours, notre regard a été happé par les immeubles Walter, si différents, si massifs et si beaux. Les rumeurs les plus folles couraient sur leurs occupants, souvent fausses mais rien sur leur créateur.

Certainement parce que Jean Walter était trop passionné par son métier qu’il en a oublié de sortir de l’ombre. Pourtant, quelle vie…! Jean Walter appartient à cette génération du début du XXème siècle qui aura connu destruction et reconstruction.

Blessé en 14-18, il finit la première guerre mondiale au cabinet de Clémenceau avant de s’atteler à la tâche.

Son inspiration puise dans l’art déco, espace de créativité de l’entre deux-guerres, et il se spécialise dans trois domaines : l’habitat ouvrier, les immeubles de luxe et l’hospitalier.

Il importe en France le modèle américain des hôpitaux verticaux et c’est ainsi qu’on lui doit l’imposant Hôpital Beaujon (Clichy) et sa façade rouge brique, ou encore l’Ecole de Médecine de la rue des Saint-Pères à Saint-Germain-des-Prés. On lui doit aussi le Club House du Golf de Chantaco au Pays Basque.

Les immeubles Walter, quant à eux, sont construits en 1930. Cette cité jardin érigée sur un terrain vague est toute en volumes. Trois blocs massifs surplombés par de discrètes terrasses envahies par la nature. Pourquoi sont-ils devenus un peu mythiques ? Parce qu’ils sont si différents des immeubles alentour, mais aussi parce que les appartements, immenses et aux impressionnantes dimensions parfaites pour abriter des collections, n’accueillent que des propriétaires plus riches et plus atypiques que leurs voisins de ce quartier sage et bourgeois.

La légende a fait le reste. Et c’est pour ça, au fond, qu’ils attireront toujours le regard.

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